L' aride majestée
Soudain, elle se rendit compte qu'elle avait perdu la foi.
Bêtement, comme ça, en un claquement de doigt.
Qu'elle s'était égarée dans le fantasme d'une ville-lumière assourdissante. Une chimère qui ne pouvait que l'éreinter de déception. Trop éloignée de la réalité de son désert.
Parce que voilà, sa vraie maison était dans ce désert à mirages et il fallait juste qu'elle se rappelle.
Qu'elle se souvienne que, loin d'être désolée, l'aridité de façade cache une luxuriance intense.
Que la folie d'une ville-lumière n'est qu'illusion se consumant en un éclair alors que les liens-racines de la vie désertique perdurent par-delà les siècles.
Qu'elle se remette comme dans l'Hamada, la vie est concentrée, intense et mystérieuse
Comme les fleurs y sont rares et par la même précieuses. Elles ne se montrent qu'à l'Aube et au Crépuscule pour ne pas s'embraser du feu-passion et ainsi perdurer.
Il fallait, oui, qu'elle se remémore comment retenir l'infinitésimale goutte de vie qui permettait à sa racine de vivre infinimement.
Economiser, ne pas gâcher. Ce lien inestimable est fragile même s'il existe depuis bien avant elle et elle en était la gardienne.
Désorientée, elle avait oublié la grandeur du mystique et comment placer en lui sa confiance.
Elle décida alors d'avoir de nouveau la foi, que même si la patience lui faisait l'effet du cactus, elle produira une fleur.
Se souvenir que le souterrain est souverain.
Et que dans cette vie ou dans une autre,
elle y retrouvera son Roi.