J’aime bien jouer, moi.
Avec un adversaire à ma taille, même plus grand. Surtout plus grand.
Les autres, ils ne savent pas, ils ne méritent pas alors ils passent à côté.
J’ai cru que toi, tu serais un de ces adversaires qui valent le coup.
Mais tu ne vaux pas mieux, comme eux, tu as juste voulu jouer à la poupée.
Jouer à la poupée de chiffon, à poser là et à attraper quand l’envie te prend.
Jouer à la poupée mannequin, à parer d’or comme de haillon selon ton bon vouloir, une que tu peux montrer et puis prêter.
Jouer à la poupée de porcelaine, gentille, lisse, propre, civilisée. Assujettie.
Jouer à la poupée de cire, tu aurais le pouvoir de choisir : la faire fondre de ta chaleur ou rester bien assez froid pour la conserver.
J’aime bien jouer, moi. Mais pas comme ça.
Et puis, au fond, tu n’as pas tort.
Je suis bel et bien une poupée.
Une poupée russe.
Une poupée complexe et pleine à découvrir dont tu n’as vu que la première couche. Tu n’as fait que pénétrer le contenant sans chercher atteindre le contenu.
Je suis bel et bien une poupée.
Une poupée vaudou.
Une poupée puissante qui couronne et mystifie profondément. Passe donc à proximité de l’intense.
Je suis bel et bien une poupée.
Une poupée articulée.
Je sais me plier d’une souplesse érotique à te faire perdre la tête. Mais je ne me plierai pas à ta volonté.
J’aime bien jouer, moi. Avec un adversaire à ma taille, même plus grand. Surtout plus grand.
De ceux qui ne me prennent pas pour leur objouet.
J’aime bien jouer, moi. Mais tu es passé à côté.