Exu(l)toire
C’est juste ici, dans le creux de mon ventre.
Cet endroit même où se déclenchent des tornades de papillons ardents quand tu es là.
C’est juste ici.
Comme je la sens fort ton absence.
Pour toi je brûle d’un feu intérieur qu’il me faut absolument exprimer, à la limite de l’implosion. Une combustion violente à concrétiser pour ne pas perdre la tête.
Oui, c’est juste ici, entre le sacré et le solaire, il y a un vide plein à panser d’un manque vertigineux.
A panser. A compenser. D’exutoires en exutoires à défaut d’exulter, je consomme comme je me consume.
Et je bois. M’enfièvre, me crame l’intérieur bien assez intensément pour apprivoiser l’insuffisance sans l’attiser. M’enivre, cherche le vertige que toi seul sait me procurer.
Et je fume. Je m’incinère. Aspire, expire des volutes si légères, éphémères, qu’elles disparaissent et me rappellent que le temps passe. Que bientôt peut-être tu reviendras.
Me cuire à petit feu pour supporter de ne pouvoir m’enflammer dans tes bras.
Comme elle est bienfaisante cette douleur concrète qui me tambourine le lendemain, éclipsant presque celle diffuse de ta rareté.