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Dans quel état je suis arrivée à Paris


Ce week-end, j’avais envie de faire la fête.
D’exploser les barrières. D’explorer les limites. De flirter avec.

J’avais tellement envie de flirter…

Avec l’alcool, avec mes amis, avec mes amies, avec le barman, avec ma voisine de comptoir, avec l’inconnu croisé dans la rue qui baladait son chien,
…quand même pas  avec son chien, j’ai des limites d’inflirtables
- faut pas non plus abuser –
Flirter avec le danger, avec les frissons, avec le désir, avec les sentiments, avec les corps, avec…
 tout ce qui m’entourait
(sauf, donc, le chien, si tu as bien suivi)
 et avec quoi je pouvais jouer , avec quoi je pouvais jouir.

J’avais envie d’imploser de plaisir. Plusieurs fois.
Toute la nuit.
Ou au moins de me rapprocher de cette possibilité. De me raconter que j’allais pouvoir.
De me donner cette liberté.  

Je voulais créer où que j’aille la lourde ambiance de luxure dont j’avais envie.
Mêlée de douceur et d’adrénaline.

Et j’avais envie de picoler à m’en filer le vertige. De la chaleur dehors, de la chaleur dedans.

Ce soir, de toutes façons, personne ne pouvait m’arrêter, aucun de ceux qui veulent prendre soin de moi n’étaient présents.
 Juste pour ce soir, je m’étais libérée de leur entrave bienveillante, de leur oppressant amour. J’allais pouvoir tomber dans un abime de vices.

 Attiser, gouter, toucher, sentir,  caresser, frotter, fort. Irriter. Brûler.
 M’abimer d’un rouge ultrasaturé passionnel et excitant.
 Du rouge de la dentelle stylisée que je portais sous le peu de tissu de ma robe.
Dentelle incandescente, dentelle indécente, dentelle déjà humide à ces idées.

L’alcool me chauffait encore plus fort l’intérieur, je bouillonnais, je tourbillonnais, je papillonnais. Je ne savais plus trop si la musique dans mes oreilles venait de ma chaleur intérieure ou de celle de l’extérieur,
mais je m’en foutais.
Qu’on me prenne pour une folle.
Alors je dansais. Alors je chantais.
Et personne n’avait l’air de s’en plaindre.

Caressant une nuque ici, goutant une langue là, explorant une poitrine, effleurant un entrejambe. Verres après verres, je me sentais toute puissante, je me sentais Aphrodite, je me sentais Lilith. J’ondulais, je divaguais, j’imaginais pouvoir enflammer d’un regard chacun autour.
Hommes ou Femmes, Hommes ET Femmes.
Certains s’éloignaient en levant les yeux au ciel, tri naturel, laissant la place aux autres, ceux qui partageaient bien assez ma folie pour s’en approcher.

 Et nous voilà, plus qu’un amas de corps chauds et humides se balançant, collés, au rythme d’une probable musique. Les mains se mélangeant en un délicieux nœud caressant. Les yeux fermés, je n’étais plus qu’un corps, offerte aux sensations et à l’excitation qui montait, de plus en plus palpable.

Je n’avais pas spécialement prévu de jeter mon dévolu. Ne pensant pas pouvoir rencontrer en ce lieu une personne qui me retournerait bien assez la tête pour la laisser me retourner le corps.  Je partais dans un jeu de chasse sans pour autant absolument revenir avec une proie. Mais, d’une proie, maintenant, j’en crevais d’envie. D’une envie animale, je la sentais battre du désir sous ma dentelle rouge…

C’est à ce moment-là que j’ai décidé de la suite de ma soirée :

Jouer du cil avec le barman, lui faire descendre le sang du cerveau dans le caleçon, en profiter pour voler sa meilleure bouteille, enlever mes chaussures pour plus d’aise, partir en courant, monter dans le premier taxi qui passe, espérer avoir assez d’argent pour le payer, foncer à Paris, sonder mon corps pendant la route pour être sure que je n’arrive pas en redescente alcoolique, me rassurer de voir que mon foie tient le coup, avoir toujours autant envie de folies, me caresser discrètement en fantasmant sur la suite, espérer de goulus baisers, de frissonnant coups de langues, de tissus arrachés, de bouillants regards, d’éclats de rire mêlés d’orgasmes…

Et te rejoindre.

 

 

 

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